La Compagnie Aïtal,
échanges dans le cadre de Pyrenart
Bérangère Gros, administratrice de production pour la Compagnie Aïtal, participera au séminaire de formation (le premier), proposé dans le cadre du projet Pyrenart. Destiné aux professionnel·le·s de la culture, chargé·e·s de la conception, de la promotion et de la diffusion de spectacles, désirant travailler sur le marché international, il se tient à Saragosse (Espagne), les 11 et 12 avril 2019.
L’occasion, pour nous, de faire un point avec Bérangère, sur sa conception des échanges culturels européens.
Bérangère, nous te connaissons comme administratrice de la Compagnie Aïtal, mais peux-tu nous parler davantage de ton parcours et de ton rôle au sein de cette compagnie de cirque ?
J’ai débuté dans le théâtre comme assistante mise en scène de Benno Besson, au Théâtre de Vidy, à Lausanne, alors que j’étais encore étudiante en Histoire de la philosophie à la Sorbonne. J’ai été, pendant quelques années, étudiante salariée ! Je suis arrivée au cirque par les agrès, pratiquante chez Annie Fratellini, à Pantin, puis par un projet d’opéra à l’Opéra Bastille, où Coline Serreau avait invité de jeunes artistes de cirque (James Thierrée, Camille Boitel, le jeune cirque Zanzibar, etc.). J’ai ensuite rejoint ces équipes, et d’autres, et j’ai appris. J’ai rencontré le Cirque Aïtal par le « milieu », spectatrice de leur début, et par des connaissances communes. Appelée pour les conseiller, j’ai proposé de les suivre alors qu’ils avaient grand besoin d’un accompagnement au quotidien ; c’est comme cela que je les ai rejoints, en 2013, avec le bureau itinérant ! C’était pendant la tournée de « Pour le meilleur et pour le pire », et le « ville à ville » a très vite permis une très grande complicité.
Pyrenart traite de l’internationalisation des pratiques professionnelles dans le spectacle vivant. D’après ton expérience, quels sont les freins que tu as pu identifier au regard de l’internationalisation ? Quelles réponses pourraient y être apportées ?
La question du frein est, malheureusement, souvent financière. Pour l’instant, mon expérience de l’internationalisation au Cirque Aïtal a été exclusivement menée avec des spectacles présentés sous chapiteau ; c’est dire la complexité. Et mixer les exigence d’une création pointue aux contraintes de certains programmateurs de l’international relève souvent d’un défi quasi insurmontable… Quant aux réponses, seul le désir de présenter un spectacle meut un programmateur, seul le spectacle peut à lui seul changer la donne ; se parler, expliquer, chercher et construire ensemble sont, pour moi — à mon échelle —, les maîtres mots de la confiance et du challenge…
Spectacle Pour le meilleur et pour le pire
Photo : Christophe Strates-Mario del Curto
Travailler pour les arts du cirque, c’est un sacerdoce « pour le meilleur et pour le pire » ?
Oh non ! c’est juste du vivant archi-vivant, instable et fragile, du blessé et de l’accidentable, et de la beauté à l’état pur ! Mais oui, quelle galère…
Propos recueillis par Krisje Beaumond.
Compagnie Cirque Aïtal
34 chemin de la Briqueterie
31600 Muret
Tél 06 81 02 89 98
bg [@] cirque-aital.com
www.cirque-aital.com
Le projet Pyrenart est cofinancé par l’Union européenne (Feder) dans le cadre du POCTEFA 2014-2020, la Préfecture de la région Occitanie, la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, le Département des Pyrénées-Orientales, la Communauté d’agglomération du Grand Auch Cœur de Gascogne, le FNADT dans le cadre de la Convention interrégionale du Massif des Pyrénées 2015-2020 et le Gouvernement de Navarre.